La crise scolaire revient de plus belle dans l’intérêt des quotidiens, ne laissant que peu de place aux suites du débat sur l’adoption du parrainage à la présidentielle dans la livraison de lundi des journaux. "4 des 6 syndicats arrêtent la grève", annonce le quotidien national Le Soleil, une information évoquée par la plupart des quotidiens dont certains la traduisent d’une manière quelque peu différente.
Selon le journal, lors d’un point de presse tenu sur la situation de l’école, le ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam, a annoncé que 4 syndicats d’enseignants avaient décidé de suspendre leur mot d’ordre de grève en vigueur depuis plusieurs semaines. M. Thiam "a ainsi invité tous les enseignants à rejoindre les classes dès ce lundi, car +le gouvernement ne pourra pas, selon lui, accepter que l’année scolaire puisse être perdue+", rapporte Le Soleil.
"Alors que les enseignants craignaient des réquisitions de la part du ministre qui a convié la presse, samedi, en vue de faire le point sur la crise scolaire et les mesures prises par le gouvernement pour la poursuite des enseignements-apprentissages, Serigne Mbaye Thiam a juste annoncé que 4 organisations syndicales du G6 (groupe de six syndicats d’enseignants les plus représentatifs) ont accepté de suspendre la grève", écrit Le Témoin quotidien.
Le journal souligne que le SAEMS et le CUSEMS, deux des syndicats concernés, "qui se démarquent de tels propos, accusent les syndicats de l’élémentaire d’avoir vendu leur âme au diable. Les deux syndicats du moyen secondaire continuent donc la grève". "Imbroglio" et "Polémique sur la suspension de la grève des enseignants", notent ensemble L’As et L’Observateur.
"Seuls deux syndicats au lieu de quatre arrêtent la grève", affirme le premier des deux quotidiens cités. "Le ministre de l’Education devient la risée du monde éducatif depuis son annonce de la suspension du mot d’ordre de grève par quatre syndicats" dont les leaders jugent l’attitude du ministre de l’Education nationale "irresponsable et réclament son départ du gouvernement".
L’Observateur se contente de faire observer que la polémique s’est installée juste après la sortie du ministre de l’Education nationale dont l’annonce a été démenti certains syndicats d’enseignants qui ont réaffirmé leur volonté de poursuivre la grève. Les syndicalistes de la Fédération des enseignants du Sénégal (FEDER), par exemple, "estiment que Serigne Mbaye Thiam a franchi le Rubicon en faisant dire à leurs responsables des choses inexactes. Ils estiment que ce dernier manipule l’opinion et sème le désordre et la zizanie dans les rangs des enseignants", rapporte le journal Le Quotidien.
Enquête évoque justement cette "fissure" à sa Une. "L’unité du G6 s’est lézardée en un week-end. Entre secrétaire généraux, on n’a plus la même appréciation. Le seul point de convergence, c’est l’indignation face à l’attitude du ministre de l’Education nationale, Serigne Mbaye Thiam", mentionne le même journal. Aussi Walfquotidien juge que "Serigne Mbaye Thiam prêche dans le vide".
Pire, si l’on en croit le journal, les menaces du ministre de l’Education nationale, selon lesquelles l’Etat n’exclut pas de recourir à la Constitution pour faire bénéficier aux Sénégalais le droit à l’éducation, "n’ébranlent pas les syndicalistes". Pour tout dire, résume Sud Quotidien, le climat actuel "n’est pas loin de confirmer l’hypothèse d’une prolongation de l’année académique ou pour les plus pessimistes, d’une +année blanche+".
La crise scolaire est le sujet le plus en vue, mais les quotidiens ne semblent pas pour autant en avoir fini avec le réforme constitutionnelle introduisant le parrainage électoral à la présidentielle, un texte controversé votée jeudi par l’Assemblée nationale. "La lutte est encore longue", même si le pouvoir "continue de jubiler" après l’adoption de cette loi à laquelle l’opposition était opposée et avait retenu de tout faire pour qu’elle ne soit pas adoptée.
"La lutte contre la loi s’organise" (Walfquotidien) avec l’annonce de l’opposition de saisie la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), selon Le Quotidien. Sur un tout autre point relevant de la même affaire, La Cloche fait état de "récits qui accablent la police" dont le dispositif était venu à bout des manifestations que l’opposition prévoyait d’organiser le jour du vote de la loi. Une "traque suivie d’arrestations" que le journal semble dénoncer à sa Une. BK
1 Commentaires
Anonyme
En Avril, 2018 (10:38 AM)Participer à la Discussion